Matériel
La plupart des modélistes débutants emploient le carburant vendu dans le commerce sans s’inquiéter du pourcentage d’huile qu’il contient, attention, dans nos petits moteurs, le carburant sert au fonctionnement du moteur mais aussi à son refroidissement et à sa lubrification c’est donc un point important.
Suivant le type de moteur, la notice indique toujours le pourcentage d’huile idéal et le type d’huile.
Toutefois, les moteurs employés par le débutant demandent généralement 18 % d’huile et un peu de nitro-métane, c’est ce que j’emploie le plus couramment.
L’hélice sera choisie dans les valeurs inférieures préconisées dans la notice pour éviter de «charger » le moteur dans un premier temps.
L’ensemble est monté sur la cellule ou sur un bâti de rodage fabrication « maison », banc que j’emploie le plus souvent pour ne pas encrasser la cellule par les rejets importants d’huile et permettre un refroidissement parfait ainsi qu’un accès facile aux points de réglages.

Le banc de rodage se présente comme suit ;

une planche multi plis de bonne qualité de 15 mm d’épaisseur, 20 cm de large et 40 cm de long, une découpe à la largeur du carter moteur permet de former un bâti ou je fixe le moteur de manière sure, en retrait je fixe un réservoir (en rapport avec la cylindrée) et une commande manuelle à l’aide d’une corde à piano. L’ensemble est fixé sur une masse plus importante (établi, ossature métallique….) à l’aide de deux pinces « visse grip »

Le rodage
Amorçage et démarrage
Après avoir fait le plein du réservoir, ouvrir de 2 ou 3 tours le pointeau principal, amorcer le moteur à la main
(Quelques tours d’hélice, carbu ouvert à fond et entrée d’air bouchée) ensuite fermer le boisseau (entrée d’air du carbu) pour n’avoir qu’un orifice de ± 1 mm (régler à l’aide de la vis d’arrêt du boisseau).
Vérifier que rien ne peut venir en contact avec l’hélice aux abords du moteur (linges, vêtements, tapis de sol….)
Placer le chauffe bougie, tenir fermement l’hélice et passer le point de compression, si le moteur est suffisamment amorcé, on doit ressentir un choc suite à l’explosion des gaz, cela veut dire qu’au prochain tour le moteur est prêt à démarrer. Par contre si on ne sait pas passer la compression ou que c’est dur, il est probable que le moteur est noyé (trop de carburant dans le cylindre). Il faut éviter de forcer pour ne pas casser la bielle.
Enlever la bougie et faire tourner le moteur à vide (ça va chasser le carburant en excès), remonter la bougie et lancer le moteur. L’emploi d’un gant ou d’un doigt de protection est indispensable (un retour d’hélice ça fait mal et une bonne hélice, ça coupe).
Apres quelques essais, le moteur devrait tourner au ralenti sinon vérifier quelques points ;
- l’état de la bougie (même neuves, elles peuvent être défectueuses)
- l’état du chauffe bougie (j’en ai vu qui n’était pas chargé)
- augmenter l’ouverture du boisseau
- vérifier les connections des durits (inversion)
- recommencer la procédure de démarrage
Une fois que le moteur tourne au ralenti, ouvrir le carburateur en grand et ouvrir le pointeau principal de manière à engorger le moteur et ainsi diminuer le régime au maximum. On laisse tourner le moteur dans ces conditions plusieurs pleins (en général, 3 réservoirs) pendant cette opération on doit pouvoir tenir légèrement le cylindre entre deux doigts et ainsi contrôler qu’il ne chauffe pas trop, on laisse au moins 15 minutes de repos entre deux pleins pour refroidir complètement le moteur.
Après cette première étape, on peut commencer à chercher la pointe durant quelques secondes (en fermant le pointeau principal ou en pinçant la durite allant au carbu)) puis retourner au mode gras, renouveler cette opération de plus en plus souvent pendant deux ou trois pleins (toujours une période de repos pour permettre le refroidissement du moteur), à ce moment on pourra maintenir la pointe plus longtemps mais si une variation de régime se fait entendre,(signe d’un serrage les pièces en mouvement) on repasse en mode gras. Ces opérations seront plus ou moins longues suivant la qualité du moteur. Le réglage de la pointe s’effectue comme suit ; chercher le régime le plus élevé en fermant le pointeau principal et même dépasser ce point puis revenir à l’ouverture la plus appropriée Dés que le régime à la pointe sera bien stable on pourra régler le ralenti.

Réglage du ralenti
Pour cela on règle la pointe au mieux, ensuite on passe au ralenti (régler la vis de butée de la course du boisseau)
pendant au moins 30 secondes, ensuite passer à plein régime rapidement, à ce moment observer les gaz d’échappement et le régime du moteur
Première option ; le moteur repart en hésitant et en fumant beaucoup.
Votre moteur est trop riche au ralenti, on ferme le contre pointeau d’1\8 de tour à la fois et on recommence l’opération jusqu’au moment ou le moteur repart sans ratés
Deuxième option ; le moteur cale net ou presque aussitôt que l’on remet les gaz
Le réglage du ralenti est trop pauvre, on ouvre le contre pointeau par 1\8 de tour à la fois, de nouveau, démarrage, réglage de la pointe, 30 secondes de ralenti ensuite plein pot
Recommencer cette opération jusqu’à ce que le moteur reparte le plus nettement possible.

Voila, vous avez passé une après midi, peut-être plus, pour mettre votre moteur au point, toutes les pièces se sont libérées et il est probable et même certain que votre mécanique tournera longtemps sans problème, avec le temps vous devrez peut-être rectifier le ralenti mais ce sera léger
Veillez à bien ventiler le moteur quand il sera installé sur la cellule car enfermé dans le capot il pourrait chauffer
Le moteur est gorgé d’huile donc avant de le placer sur la cellule je le nettoie dans un peu de méthanol, je le sèche et lui met quelques gouttes d’huile

Voila comment je procède, j’ai peut-être omis quelques petits détails mais je suis à votre disposition pour en parler.
Bons vols et bon amusement Philippe ( longueville.ph@gmail.com)